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Livres de Bernard Delsert (Historien-expert en artillerie 14-18)

vendredi 17 janvier 2014

Louise De Bettignies : Une héroïne du Nord (1880-1918)


D'abord pourquoi mon intérêt pour Louise De Bettignies ?

C'est une jeune femme ayant vécu dans la même région que moi, il y a un siècle. Dans la même ville dont j'apprend à découvrir chaque jour ses trésors et à les mettre en valeur. Elle est polyglotte, audacieuse, dévouée, ardente et s'est courageusement exposée pour la cause des alliés jusqu'au sacrifice suprême.

Voici son histoire...

"Issue d’une famille bourgeoise Belge (grand-père né à Tournai en 1818) puis devenue Française à la fin du XIXème siècle. Cette jeune femme longtemps partagée entre la vie religieuse et le désir de servir va trouver sa voie durant la 1ère guerre mondiale en devenant une espionne sans armes au service de Sa Majesté.

S’impliquant dès le début du conflit lors de l’invasion de Lille en octobre 1914, elle va, au mépris de sa vie, porter assistance aux troupes Françaises, avec sa sœur aînée Julienne, leur apportant des vivres sous le feu de l’ennemi, elles habitent alors au 166 rue d'Isly à Lille (50°37'17.72"N  /  3° 2'7.60"E)

Par la suite, Louise portera aussi secours aux blessés des deux camps en se faisant leur interprète auprès des médecins ou en rédigeant les courriers des plus gravement atteints voir mourants.

Louise va mettre sa personnalité, ses talents linguistiques (français, anglais, allemand, italien), son charisme, au service des Britanniques après mûre reflexion. Ce choix lui ayant été dicté pour des raisons pratiques, les services d’espionnages Français renaissaient de leurs cendres de 1870.

Après une période de formation à ces techniques furtives (écriture à l’encre sympathique, codage, prise de notes, observation, dissimulation, comment se comporter face à l’ennemi…) elle fut en mesure de recruter des agents dans la métropole Lilloise, en territoire Belge et Hollandais (neutre à l’époque) pour constituer son réseau destiné à recueillir un maximum de renseignements au bénéfice des Anglais et de leurs alliés : le réseau Ramble.

A son actif, elle va durant presque toute l’année 1915, fournir des précisions détaillées sur la composition, la concentration et les moyens des forces Allemandes sur le front Ouest (Belgique et Nord), en transportant les messages recueillis dissimulés dans ses jupes, cousus sur du papier, ainsi que du courrier clandestin (les zones occupées étant alors privées de nouvelles d’avec le reste de la France et ce, durant 4 années).

Louise parcourt 30 à 35km à pied par jour sur l’axe Courtrai-Gand-Terneuzen, Mouscron-Bruxelles-Anvers, elle prend ensuite le bateau à Flessingue pour rejoindre l’Angletrre à Folkestone où elle est débrieffée. Elle prend des risques calculés et n’hésite pas à traverser des rivières, des canaux, à se dissimuler sous des trains. Aidée par des passeurs, des trafiquants et contrebandiers, des tenanciers et aubergistes complices, des voituriers, son réseau va compter jusqu’à près de 80 membres (printemps 1915).

Arrêtée à Froyennes (Belgique) le 20/10/1915, au poste de police installé au café « Le Canon d’Or », un malheureux concours de circonstances l’a piégée aux mains des Allemands. Ayant dissimulé un message dans une bague, Louise tente d’avaler celui-ci mais un soldat en train de se raser surprend ce geste dans le reflet de sa glace et la dénonce.

Il est à signaler que 300 réseaux dans le Nord et la Belgique vont saper l’effort de guerre Allemand, en communiquant aux services Français, l’imminence du lieu de la bataille décisive de Verdun en 1916 et parmi leurs membres, presque 40% sont des femmes. Leur impact va décupler les efforts de l’ennemi pour neutraliser ces réseaux, 3315 condamnations, 492 acquittements et 2850 arrêts de poursuites vont être prononcés par le tribunal de guerre de Bruxelles.

Louise est condamnée le 16/03/1916 à la peine de mort pour espionnage, cette peine sera commuée en travaux forcés à perpétuité grâce aux interventions répétées de l’Ambassade d’Espagne de Bruxelles et de l’intervention du pape Benoît XV.

Le 24/03/1916, Louise est transférée à la forteresse de Siegburg, près de Bonn, en Westphalie, elle y fait son entrée un mois plus tard d’où elle ne reviendra pas suite aux privations endurées (faim, froid, rhumatismes, manque de liberté, manque de vêtements chauds).  

Sa résistance personnelle, communiquées aux autres condamnées suite à son refus de travailler à l’effort de guerre Allemand (convention de la Haye de 1907, chapitre 1, article 5) l‘ont exposée aux représailles du directeur du lieu, Herr Dürr, ancien militaire blessé, qui prend ainsi sa revanche sur le fait de ne pouvoir retourner au combat.

Même du fond de sa cellule, Louise pousser l’audace à porter plainte à l’Ambassadeur d’Espagne au sujet de celui-ci.
  
Le 20/04/1916, le Maréchal Joffre lui décerne une citation à l’ordre militaire

Durant presque deux longues années, Louise voit sa santé se dégrader, elle se plaint d’une grosseur sous le bras droit et malgré son insistance, le directeur refusera qu’elle soit visitée par un spécialiste. Elle sera opérée dans de très mauvaises conditions par un jeune docteur, on la transfère dans un hôpital de Cologne à la fin du printemps 1918 et sous bonne garde.

09/1918, sa santé péréclite, sa foi et son courage sans faille l’ont amenée à accepter sa fin proche, elle pardonne même à ses bourreaux et décède le 27/09/1918.

L’emplacement de son inhumation ne sera connue que 2 ans après.
Début 1920, trois armées alliées (France, Angleterre, Belgique) à Cologne vont lui rendre hommage, son cercueil posé sur un tank anglais.

Les hautes autorités militaires des pays concernés dont l’Intelligence Service dédient à Louise, d’élogieux et respectueux hommages.

Le 04/03/1920 , à Lille, la foule attend à la gare dès son arrivée et l’accompagne dans la crypte du Sacré Cœur, entre deux haies d’honneur, soldats Français et Anglais de part et d’autre. Elle est enterrée dans la tombe familliale de St Amand-Les-Eaux.

La maman de Louise sera décorée de la légion d’honneur remise par le général Lacapelle.

L’attribution de la Croix de Guerre par la France en 1916 sera honorée à titre posthume, puisque Louise est prisonnière des Allemands tandis que les Britanniques vont lui décerner insigne de l’ordre de l’Empire.

Le 13/11/1927 L’Etat-Major Français décide de faire sculpter un monument dédié à son souvenir sous l’impulsion des épouses du Maréchal Foch et Weygand en hommage aux courage des femmes dont Louise est devenue le symbole durant la 1ère guerre mondiale."


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Louise pathways
Northern France and Belgium (occupied)
Holland (neutral)

First why my interest for Louise De Bettignies ?

It's a young woman who lived in the same area as I, one century ago. In the same city which I learn daily to discover the treasures in order to highlight them. She's polyglot, brave, volunteer, fervent and courageously she took risks until the ultimate sacrifice for the ally cause.

This is her war story... 

From a Belgian middle-class family ( grandfather born in Tournai in 1818 ) and became French in the late nineteenth century. This young woman long shared between religious life and the desire to serve will find its way during the first world war becoming a spy in the service of Her Majesty.

Getting involved early in the conflict during the invasion of Lille in October 1914 , she will , in defiance of his life, give assistance to French troops , with her ​​older sister Giulia, bringing them food under the fire of the enemy , while they live at Isly street, 166 Lille (50°37'17.72"N  /  3° 2'7.60"E)
Thereafter, Louise will also assist the wounded on both sides by being their interpreter for the medical staff or by writing the letters for the worst wounded or near to died.

Louise will bring his personality, language skills (English, French , German, Italian ), charisma, serving the British after mature reflection . This choice was dictated for practical reasons , the services of French espionage reborn from the ashes of 1870.

After a period of training in these stealth techniques (writing in invisible ink , coding, note taking, observation, concealment , how to behave against the enemy ... ) she was able to recruit agents in the Lille area in Belgian and Dutch territory (neutral at the time) to build its network to gather a maximum of information for the benefit of the British and their allies : Ramble network.

To her credit, it goes for most of the year 1915 , providing detailed informations on the composition , concentration and means of the German forces on the Western Front (Belgium and Northern France) , transporting the collected messages hidden in her skirts , Sew on paper , as well as clandestine mail ( occupied areas then being deprived of news from the rest of France and during four years ) .

Louise travels 30 to 35km per day on foot Kortrijk and Ghent -Terneuzen axis Brussels-Antwerp - Mouscron , then she took the boat to Flessingue away Folkestone where she was debrieffed . She takes calculated risks and do not hesitate to cross rivers , canals, hiding under trains. Assisted by smugglers,, tenants and innkeepers accomplices, carriers, her network grew up around 80 members (Spring 1915) .

Arrested in Froyennes (Belgium) the 20/10/1915 , at the police station settled at the "Golden Gun " coffee, an unfortunate combination of circumstances trapped her in German hands . Having a hidden message in a ring , Louise tries to swallow it but a soldier being shave surprising her gesture in the reflection of his mirror and denounced her.

It should be noted that 300 networks in North and Belgium will undermine the German war effort , communicating to French services , the imminent rise of the decisive battle of Verdun in 1916 and among their members, almost 40% women. Their impact multiplied the efforts of the enemy to neutralize these networks, 3315 convictions , 492 acquittals and 2,850 cases prosecuted will be delivered by the war crimes tribunal in Brussels.

Louise was sentenced on 16/03/1916 to the death penalty for espionage, this sentence will be commuted to life imprisonment due to repeated interventions of the Spanish Embassy in Brussels and the intervention of Pope Benedict XV .

On 03/24/1916 , Louise is transferred to the fortress of Siegburg, near Bonn, in Westphalia , she made ​​her entry a month later where she will not return following the deprivations (hunger , cold, rheumatism, lack of freedom, lack of warm clothing).

His personal strength communicated to others sentenced after refusing to work for the German war effort ( Hague Convention of 1907, Chapter 1, Section 5 ) were exposed to reprisals manager of the place, Herr Dürr , former wounded soldier , who thus took his revenge on not being able to return to combat .

Even from his cell , Louise pushed the audacity to complain to the Spanish Ambassador about it.
  
On 04/20/1916 , Marshal Joffre awarded her a military citation 

For almost two long years , Louise saw her health deteriorated , she complained of a lump under his right arm and despite his insistence , the director refused she was visited by a specialist. She was operated under very bad conditions by a young doctor , she was transferred to a hospital in Cologne in late spring 1918 and under guard .

09/ 1918 dispite his declining health , his faith and unwavering courage led her to accept herend was closer , she even forgived her executioners and died on 27.09.1918 .

The location of his burial will be known only after 2 years.

Beginning in 1920 , three Allied armies ( France , England, Belgium ) in Cologne will pay tribute to her, her coffin placed on a British tank.

The highest military authorities of the countries concerned, including the Intelligence Service dedicated to Louise a praise and respectful tribute.

On 03/04/1920 , in Lille, the crowd was waiting at the train station upon arrival and escort her coffin in the crypt of the Sacred Heart , between two rows of honor, French and English soldiers of both sides . She was buried in family grave of St Amand -Les- Eaux.

Louise mum was decorated with the Legion of Honor awarded by the General Lacapelle .

The military cross given by France in 1916, will be honored posthumously , as Louise was prisoner of the Germans and the British awarded her the badge of the Imperial Order

11/13/1927 The French H.Q decided to sculpt a monument to her memory at the instigation of Maréchal Foch and Weygand spouse in tribute for the courage of all women whose Louise became a symbol during WW1 .
                                           
Source : "Louise De Bettignies, espionne et héroïne de la Grande Guerre" (Chantal Antier)

             











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